Le Mystère de la Passion – Pâques Médiéval à Sailllon
11 et 12 avril 2014 à 19h30 – 13 avril 2014 à 17h00
Bourg de Saillon – entrée libre
La société médiévale la Bayardine a le plaisir de proposer un Mystère de la Passion dans les rues du vieux-bourg et à l’Eglise paroissiale les 11 et 12 avril à 19h30 et le 13 avril à 17h00.
Chanteurs, comédiens, danseurs, musiciens, cracheurs de feu et saltimbanques rejoueront l’histoire de la Passion du Christ à l’exemple des grands mystères médiévaux.
Une première
Saillon connait une longue tradition de spectacles de rue. La société médiévale a déjà joué plusieurs fois l’histoire de la nativité, mais c’est la première fois que l’on va interpréter le temps de la crucifixion et de la résurrection.
Le Mystère à portée d’homme
Le Mystère de la Passion est une adaptation du texte médiéval d’Arnoul Gréban. Comme à l’époque, il a pour but de mettre l’histoire biblique à dimension humaine. Le spectacle est déambulatoire. On suit les acteurs de la place Stella jusqu’à l’Eglise. Une petite heure où l’on rencontre des personnages connus : Jésus, la Vierge ; mais également des figures plus inattendues comme la Samaritaine ou les diables. Le tout est accompagné d’une musique extraordinaire du XIIIème siècle qui donne profondeur à cette reconstitution historique.
Un spectacle catho ?
On pourrait penser que ce type de spectacle peine à trouver son public car, pas assez proche du texte biblique pour les uns, trop proche d’une apologie de la foi pour les autres ; c’est méconnaitre la force des auteurs de l’époque qui ramène le temps biblique vers le quotidien. Ainsi tout en rappelant les éléments forts du mystère, il en interroge de manière très actuelle les difficultés voire les limites. Quoi de juste que cette boiteuse qui crie sa haine car elle porte une infirmité qu’elle ne mérite pas.
Une découverte en famille
Ce spectacle est particulièrement adapté pour les familles. Il rappelle un moment fort de l’histoire sainte. Croyants ou non-croyants peuvent trouver intérêt à revisiter une part essentielle du parcours christique que la littérature, les œuvres d’art, la musique ont amplement interrogée. Pour les plus jeunes surtout, il est bon de montrer, l’un des fondements de notre société judéo-chrétienne. Ce spectacle, mis en place avec la collaboration de la paroisse, est gratuit.
Souvenez-vous de nos précédentes prestations :
Noël 2012
Noël 2009
Siméon porte dans ses bras l’enfant Jésus sous les yeux de Marie, de Joseph et des deux anges.
Rencontre insolite pour les spectateurs, des danseurs au coin d’une rue.
Noël 2004
Une foule attentive au chant de la Sybille, mélopée du fond des âges qu’on chantait au temps de Noël. Ces prophéties, attribuées à une Oracle de la Grèce antique, étaient intégrées dans la liturgie chrétienne.
Extrait du texte :
Le jeune poissonnier (en regardant Jésus dans la rue) : Louez soit Jésus. Il est un trésor pour notre peuple. Hier ce bras était mort. Je ne pouvais plus rien n’en faire. Et voilà que Jésus arrive, il s’approche, me sourit, touche mon bras. D’un coup, une chaleur m’envahit et voici que mes doigts rebougent.
La boiteuse : Tais-toi espèce de sot! Tu n’as pas d’autres sornettes à nous raconter. Et pis quoi ! Toi qui vends tous les jours tes poissons au marché en disant que tu les as à peine sorti de l’eau, tu penses qu’on va te croire ! S’il y a une justice pour les menteurs c’est les deux bras que tu devrais avoir bloqué.
Le jeune poissonnier: Mais!
La boiteuse : Mais ! il n’y a pas de «mais » ! Ferme-là, tu penses que ce Jésus t’aurait fait cette faveur pour ta probité ! Ah ah ah ! Regarde-moi. Tu vois dans quel état, je suis. Moi, qui ai cinq enfants, un ivrogne de mari. Moi qui ai toujours été à la messe et à confesse. Moi je mériterai de rester avec cette canne alors que toi tu serais guéri. Dis-moi où est cet imposteur, ce Jésus que j’aille lui dire deux mots avec ce bâton.
Le jeune poissonnier : Mais !
La boiteuse : Non mais ! Tu n’as encore rien compris. Tu veux que je te frictionne les oreilles. Il est où ce charlatan. A-t-on le droit de mentir aux gens honnêtes et de ce moqueur de leurs souffrances ? Non, il serait bon qu’il paie. Il se moque de nos lois, de nos coutumes, de nous. C’est voler les gens que de leur faire croire des balivernes, c’est assassiner les gens que leur donner de faux espoirs. Il faut qu’il paie. Qu’on lui fasse rendre gorge, qu’on le pende haut et court.
Jésus : (secoue la tête) et part en silence
Affiches: Stéphanie Roduit
Crédits Photos : Yannick Broccard